dimanche 17 mai 2009

Los Arcos

Plongée bateau - niveau moyen.
Le site de plongée Los Arcos (les Arches) se situe à deux minutes en zodiac du port de las Galletas, juste à côté du site Punta Luna. L’ancre est jetée sur 25m, une plongée où l’usage du Nitrox est recommandé pour en profiter au maximum.


Cette fois nous plongeons en dérive. Dès que le dernier plongeur sera au fond, l’ancre sera relevée et nous retrouverons le bateau au parachute de palier.
La descente semble longue, 25, 26, 27m et nous nous stabilisons au dessus du sable. Le paysage est spectaculaire. La formation de roche est très prononcée, en forme de labyrinthe sous-marin. Une première plaque commémorative a été placée ici en hommage à Jean la Murène (Jean Koller), chef de centre réputé pour ses rodéos subaquatiques où il jouait avec des murènes à pleine main. Jean est décédé en mer en 1999, et son centre est toujours actif : La Morena.

Notre guide de plongée envoie de l’air dans le parachute de relevage fixé sur la chaîne de l’ancre, qui décolle et disparait rapidement vers la surface. Nous nous dirigeons à travers ces parois de plusieurs mètres de haut et une première arche se dessine à main droite. Nous ne rencontrons que peu très peu de vie sous-marine, essentiellement des poissons trompettes passant et repassant à travers cette porte imaginaire. Le ciel est nuageux ce matin, l’ombre pèse dans ce paysage sous-marin chargé d’histoire...




En effet, une autre plaque a été déposée ici, et ce après la disparition en plongée de Philippe Kloos, chef du centre Coral Sub en 2008. C’est Jean La Murène lui-même qui avait vendu le centre à Philippe en 1996. Coral Sub, l’un des plus vieux centres de plongée de Tenerife, est toujours actif. Voilà quelques extraits d’époque, où apparait le fameux "sous-marin jaune" de Tenerife. Enfin, le premier, celui qui hante la baie de las Galletas depuis des années… ( )

La seconde arche se trouve à quelques coups de palmes de la première. D’une taille plus réduite, elle appelle le plongeur à passer en dessous du portique mais nous preférons la contourner . Quelques sarres s’éloignent lorsque nous approchons. Peu de vie est fixée sur la roche, le site semble désert. Mais nous ne sommes pas venu pour cela, nous le savions.


Si l’on prend le temps de s’approcher de la voûte des arches, c’est tout un univers Macro qui se livre à nous. L’usage d’une lampe de plongée est fortement conseillé pour en apprécier la beauté. Les arches sont recouvertes de petits organismes, comme par exemple du corail Phyllangia mouchezii. Il est important de ne pas passer sous les arches car nos bulles d’air sont très corrosives pour ce milieu sous-marin si fragile et peuvent provoquer des dommages irréversibles à l’écosystème. Les photographes sous-marins prendront soin de ne pas s’éterniser…



Nous nous dirigeons vers le sud, en direction du large. Quelques crabes flêches montent la garde dans ce paysage si plein de vide. Une tâche blanche attire mon œil depuis une bonne dizaine de mètres. Au pied de la dernière arche, une croix a été déposée en hommage à Jacques Yves Cousteau. En 1997, après la disparition du Commandant, le centre de plongée Buceo Tenerife de Las Galletas a organisé une plongée commémorative en son honneur.





La dernière arche, la plus grande des trois, est imposante par sa taille. Elle débouche sur l’immensité du fond de sable à 30 metres de profondeur. Quelques marques se distinguent sur le fond. On peut s’imaginer la raie qui est venu s’y enfuire ou chasser. Nous partons le long du tombant, à main gauche.


A une centaine de mètre de là, poussés par le léger courant, nous rejoignons un autre site de plongée, nommé Punta San Juan. Ce site présente également une formation rocheuse spectaculaire, tranchant sur la blancheur du sable. Un banc de grondin métis majestueux se déplacent lentement au dessus du tombant. Un spectacle magnifique et l’occasion pour nous de nous diriger à moindre profondeur en direction de la côte, pour effectuer nos paliers en pleine eau.





Le site Punta San Juan est très peu visité par les centres de plongée de Tenerife. La contamination environnementale y est importante. On trouve des détritus étalés partout sur le fond. Leur provenance est multiple : pêcheurs en surface ; courant, égouts… Celui de las Galletas, de 600 mètres de long, se trouve effectivement à proximité. Plusieurs fois réparé, il ne cesse de contaminer les fonds marins dans les environs. Ce qui passe par nos toilettes se retrouvent dans la mer, à proximité de nos côtes, de nos plages. Une station d’épuration ainsi qu’un nouvel égout de 1000m de long est en cours de construction.
Avec les années, les détritus se décomposent en fines particules et entrent dans la chaîne alimentaire par ingestion.
Ce que nous jetons à la mer se retrouvera un jour, d’une manière ou d’une autre, dans notre assiette. Pour tout savoir sur notre chaîne alimentaire : Fast food nation.

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