jeudi 23 juillet 2009

Cueva el Palm-Mar

Plongée bateau - niveau intermédiaire.
La grotte (cueva) d'el Palm-Mar se trouve à mi chemin entre Las Galletas et Los Cristianos, juste en face des complexes immobiliers qui composent la ville champignon d’El Palm-Mar.

Les falaises verticales de la montagne de Guaza se dessinent à l’horizon. En arrivant sur site, les regards se tournent vers les fermes piscicoles à une cinquantaine de mètres de notre mouillage. Il est très fréquent d’apercevoir des dauphins entre les nasses. Mais la zone est formellement interdite pour ne pas perturber la production. Il est 10 heures du matin et c’est déjà l’heure de pointe avec la présence sur le site de deux autres centres de plongée de las Galletas et un dernier de los Cristianos. Cette fois la descente se fait dans les bulles, il y a du monde en dessous. Nous passons le plateau vers 15m de fond. De fines bulles d’air s’échappent entre les algues et la roche. En fait, il s’agit du toit de la grotte, immense, et les bulles qui s’en échappent appartiennent à nos prédécesseurs.

Nous passerons par la grotte à la remontée. Notre objectif est un peu plus profond. Trois gros pitons rocheux s’élèvent, majestueux. Jadis, une statue de dauphin ornait l’un d’eux. Le temps, les mauvais traitements des plongeurs et certainement un cleptomane waterproof ont eu raison d’elle. Nous glissons lentement entre les roches abruptes. Des traces sur le sable indiquent clairement la présence de raies dans les parages et notamment de raies papillons. Des anguilles jardinières sont présentes à perte de vue. Nous scrutons le bleu en recherche de pélagiques, de petits thons ou de grosses carangues.



C’est à moins 33 mètres que nous arrêtons la descente, juste au pied de l’imposante statue de Nuestra Señora del Carmen, patronne des pêcheurs. Le plus frappant est le manque de vie autour de cette statue. Les poissons lézards ont certainement dissuadés les pauvres demoiselles de s’y installer. La statue n’offre que peu de recoins pour se protéger, et sans moyen de défense, elles seraient alors une proie facile. J’exécute un lent 360° degré pour profiter de la beauté du bleu, en quête d’une ombre annonciatrice. Mais le groupe commence son ascension et je rejoins rapidement mon équipier de plongée.



Nous nous dirigeons alors en direction de la grotte. En chemin, il me semble avoir croisé plus de plongeurs que de poissons trompettes. Où diable sont-ils ? Mais nous voilà déjà arrivés à notre prochain stop. Une croix a été déposée à l’entrée de la grotte. Assis sur mes genoux, mon regard ne cesse d’aller et venir de la croix à l’obscurité de la grotte. Cette forme de bouche béante et sombre ne cesse de me rappeler les consignes de sécurités transmises pendant le briefing : « cette grotte est dangereuse, plusieurs plongeurs se sont perdus à l’intérieur, et cette croix est là pour que l’on ne l’oubli pas : donc on n’entre pas ». Une belle étoile de mer escalade avec une extrême lenteur les quelques centimètres qui la sépare du sommet. Pendant un cours instant, le temps m’a semblé s’être figé.

Nous nous rapprochons de l’entrée de la grotte. Le plafond se situe à environ 4 mètres de hauteur. A l’intérieur, on peut distinguer le fond qui remonte jusqu’à presque toucher le plafond. Une dune de sable semble bloquer l’entrée. En effet, tout le fond de la grotte est composé de sable. Il faut donc faire très attention au palmage pour ne pas le soulever et perdre le peu de visibilité qu’il nous reste, après tous ces chassés-croisés des palanquées de plongeurs. Notre guide éclaire de son phare une superbe anémone de mer géante accompagnée de ces deux crevettes nettoyeuses. Elle est énorme et se trouve à la limite du sable et de la paroi, à main gauche lorsque l’on fait face à la grotte. Trop de particules en suspension pour cette fois, il n’y aura pas de photo…

La grotte d’El Palm-Mar est également appelée la cueva de la morena (la grotte des murènes). Il y en a partout. Elles sont nichées en arc de cercle sur la face extérieure de la voûte. On peut trouver sur ce site multitude de murènes noires, murènes brunes, et même quelques murènes tigrées. Leur attitude est typique. Lorsque l’on se rapproche, elles n’hésitent pas à venir à notre rencontre, sortant parfois plus du tiers de leur corps en dehors de leur trou. Tiens ? Il y a du feeding dans l’air… Nous longeons le tombant à main gauche. De larges crevasses sont le refuge des plus grosses murènes brunes que j’ai eu la chance d’observer sur les sites de plongée de Tenerife. Certaines partagent leur trou avec d’autres congénères, un régal pour les photographes sous-marins.

Quelques prises de vue rapides et nous quittons le tombant pour revenir sur le plateau à moindre profondeur. Les campagnes d’éradication de l’oursin diadème ont permis l’apparition d’un tapis d’algues Cotoniella filamentosa. Elles recouvrent la roche à perte de vue. Son aspect filamenteux ne la rend cependant pas très attrayante. C’est en remontant lentement au palier que mon regard se tourne vers les fermes marines. N’y aurait-il pas un rapport entre la contamination des fermes marines et l’apparition massive de ces algues ? A suivre…






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