jeudi 11 juin 2009

Los champiñones

Plongée bateau - niveau facile.
Deux rochers en forme de champignon (champiñones en Espagnol) ont donnés ce nom à ce site de plongée, qui se trouve dans la baie de Las Galletas.


Le capitaine du bateau nous prévient : ce matin, un léger courant est notable. La mise à l’eau est donc rapide, et sans attendre nous descendons le long de l’ancre et nous trouvons le plateau rocheux à 14m de profondeur. De nombreux sarres sont présent sur le site, notamment des bancs de sars tambours.




Nous continuons la descente le long du tombant. Il s’agit d’un mur vertical de 10 mètres de haut, le point de départ d’une autre plongée : les canyons.
Mais nous ne suivons pas ce mur, pas aujourd’hui, nous passons au dessus d’une zone de sable d’une vingtaine de mètre de largeur en direction du sud. Une barre rocheuse dont l’extrémité ressemble étrangement à un champignon nous offre protection contre le courant. Cette barre nous guidera jusqu’au fond de sable qui se trouve dans les 30 mètres de profondeur. En chemin nous croiserons 3 barres rocheuses perpendiculaires, paradis des murènes et des crabes flèches.



Effectivement, il est quasiment impossible de ne pas croiser quelques murènes dans ce quadrillage de roche. La vie sous-marine est riche dans ce paysage sous-marin, le site est composé de nombreux surplombs, trous, recoins… Un endroit idéal pour débusquer anthozoaires ou autres cnidaires.




Lorsque nous arrivons sur le sable, nous longeons la formation rocheuse à main gauche. Des anguilles jardinières sont présentes en nombre et se perdent à l’horizon. La palanquée se regroupe. Dans un trou, une belle anémone (Telmatactis cricoides) est déployée. Impressionnante par sa taille, elle a un pied d’au moins 20cm de long et 10 de large. Fidel au poste, un couple de crevette nettoyeuse semble en prendre grand soin.






Avant d’entamer notre remontée le long de la seconde barre roche, se terminant également en forme de champignons, notre guide inspecte une nasse, posée sur le sable à une trentaine de mètres de profondeur. Elle semble abandonnée et dépourvue de cordage de relevage. Je m’approche pour constater à mon tour qu’elle est vide. Cette rencontre n’est guère inhabituelle en plongée, on peut trouver de manière permanente une à deux nasses sur chaque site de plongée du sud de Tenerife. L’impact de la pêche traditionnelle est donc énorme sur les sites de plongée. Les inspections des services du ministère de la Pêche du Gouvernement Canarien sont aussi rares que la présence de plaque identificatrice sur les nasses, qui, il faut le signaler, sont inexistantes mais pourtant obligatoires comme le stipule la loi en vigueur aux Canaries.

C’est en repensant à la vidéo filmée par un ami que je rejoins la palanquée qui a déjà amorcé sa remontée. Il est grand temps que le lobby de la pêche « traditionnelle » s’accorde avec le gouvernement et le lobby de la plongée pour que des actions à court, moyen et long terme soient mises en œuvre afin d’apporter prospérité à chacun et surtout, surtout une gestion responsable des ressources marines avant qu’il ne soit trop tard.




Nous remontons la barre rocheuse jusqu’au tombant et nous retrouvons l’ancre sans mal. Une ligne de vie a été mise en place à la proue du bateau pour faciliter nos paliers de sécurité car le courant n’a pas diminué pendant la plongée. Patiemment, chaque palanquée retarde sa sortie de l’eau, en scrutant le bleu en recherche de tortue marine. En 2008, une tortue verte résidait dans les environs, voilà des mois que nous ne l’avons plus vue sur ce site, mais qui sait ? La nature réserve bien des surprises…



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